Ici vous trouverez mes aventures (PMA et adoption), mes inquiétudes (comment rester zen ?), mes réflexions (et nos hommes dans tout ça ?) ou mes investigations (le jaune d’œuf aide-t-il vraiment à la fertilité ?).

En octobre 2011 une maison d’édition a proposé de transformer le blog en livre. Nous avons même eu nos 15 secondes de gloire pendant une émission des maternelles en octobre 2012 sur France 5.

Venez vous joindre à toutes les lectrices roses bonbon qui commentent les billets et racontent leurs parcours..

"Le coup de cœur du jour :
Sur Internet, on trouve aussi des pépites... D’ailleurs, les maisons d’édition le savent bien, puisqu’ils ont proposé à la blogueuse Marie, qui écrit à propos de son parcours du combattant, de publier un livre. Alors, je ne peux que vous conseiller ce livre extrêmement bien écrit. Son auteur y détaille ses examens avec truculence, douceur, larmes... Elle incarne à merveille le parcours des femmes dans cette longue attente
."
Extrait de la chronique d'Elsa, Les maternelles, émission du 10/10/12

Chapitre 108: Cogito


Cette semaine, entre les odeurs de steak et les poils de chats nous avons  beaucoup parlé de notre projet d’adoption.

On s’interroge sur notre capacité à pouvoir éduquer et accompagner au mieux un enfant avec, peut être, de nombreux troubles du comportement. On a beaucoup lu sur les TDA (les troubles de l’attachement). Les enfants qui grandissent sans figure d’attachement et qui développent  des comportements autodestructeurs. Ils manipulent l’adulte en qui ils n’ont pas confiance. Ils sont dans le contrôle permanent. Incapable de recevoir l’amour. De l’admettre. Des enfants abîmés par un passé trop lourd qui sont en crise permanente.

Bien sûr on peut se dire qu’il ne sert à rien de penser au pire. On peut tomber sur un petit très heureux. Parfaitement sociabilisé.

Nous, nous préférons voir les choses en face. Nous préférons imaginer le pire des cas pour adopter en toute lucidité. Notre petit arrivera cabossé ou pas. Dans tous les cas la décision de devenir ses parents aura été prise en toute conscience. On ne le renverra pas dans un charter direction le service après-vente s’il est trop difficile. Quoi qu’il advienne ce sera pour la vie.

Du coup ça mérite réflexion. Mieux vaut ne pas être bourré à la tequila en signant les papiers d’adoption !

Dans un documentaire, sur radio canada, une petite fille adoptée de 10 ans sourit à la caméra. A chaque réprimande elle explose dans un torrent de cris et de pleurs. Elle expliquera, plus tard, qu’une envie de mourir la submerge dans ces moments de crise. 

Le pédopsychiatre moustachu raconte que ce sont des enfants qui, entre 2 périodes d'accalmie, sont rongés par la haine qu’ils ont d’eux même. Des enfants suicidaires. Si on les a abandonnés c’est qu’ils ne sont pas « aimables ». C’est de cette terrible image d’eux mêmes qu’ils souffrent. Ce sont des enfants malheureux qu’il faudra, à force de patience, de méthodes éducatives et d’amour, réparer. Progressivement. Sans jamais rien lâcher. Croire en la capacité de ce petit bout à vous aimer un jour. A s’aimer lui-même.

 On est très loin de Walt Disney !

Bien sûr l’intensité des troubles est différente d’un enfant adopté à l’autre. D’une histoire à l’autre. On peut passer au travers. Mais peut-être pas. Et de cette éventualité là il faut s’y préparer. L’admettre. 

Un commentaire de Sarounette disait, il y a quelques jours : «Quand sait-on qu’on est prêt à passer à l’adoption ? »

A cette question, camarade rose bonbon, j’ai envie de répondre : « Je n’en sais fichtrement rien ! »

Sommes-nous prêt à affronter ça ? Voulons-nous une famille au point de vivre des moments très durs. De voir notre enfant malheureux. Déchiré par cet abandon qui le ronge. Pourrons nous l’aimer toute la vie ? Malgré tout ?

Hier j'ai lu "Dis merci !" de B. Monestier. Un témoignage d’une trentenaire d’aujourd’hui qui raconte son adoption à 4 ans au Chili par un couple de parisien. Elle raconte ses angoisses, ses envies de mourir, son impossibilité à se sentir aimée et sécurisée par ses parents. Ses crises de violences régulières, ses mutilations. Elle a toujours provoqué par son comportement violent le rejet des autres. Une mise à distance inconsciente mais logique puisqu’elle n’est pas digne d’être aimée; la preuve sa maman biologique l’a abandonnée… Pas simple… Un joli livre. Dur.

Je vous raconte pas le flippe ! 

On a tous envie d’un enfant heureux. D’un enfant aimant. Quand on adopte on doit être préparé à ce que les moments de bonheurs soit éparpillés entre des crises parfois violentes. 

Retour sur radio canada. Un enfant de 3 ans arrive dans sa nouvelle famille. Le petit a les yeux bleus et le regard vide. Il s’agrippe à la mère adoptive et ne la lâche jamais. Elle croit qu’il l’a adopté. Elle semble heureuse. Mais l’éducateur la détrompe. Il ne s’agit pas d’amour (c’est bien trop tôt) mais plutôt de survie. Il s’agrippe comme on s’agrippe à une bouée de sauvetage. C’est ça ou mourir.  Après une semaine force est de constater qu’il fait des crises inimaginables. Il souffre. Il ne verbalise évidemment rien. Donc c’est son corps qui parle. Il pleure de façon inconsolable. Ne sourit jamais. Il mord. Il frappe. Il refuse de s’alimenter. Ça dure des mois. Les parents sont dépassés. Malheureux. Ils ne s’attendaient pas à ça. Après des années d’infertilité l’arrivée de cet enfant venu d’ailleurs était un miracle. Le choc de la réalité est d’une violence inouïe.

En sortant de ce reportage on s’est tout de suite demandé si on était prêt à vivre ça. Prêts à accompagner un enfant cabossé. Aurons-nous la patience ? Serons-nous à la hauteur ?

D’un enfant biologique, qu’on aime et qu’on chérit depuis sa conception, on ne sait jamais s'il sera un adulte heureux. On le façonne à coup de câlins. Mais même là rien n’est gagné. On fait des erreurs éducatives. L’enfant a son propre caractère, fait ses choix. Il peut se transformer en un adolescent révolté ou un adulte mal dans sa peau. On le sait. C’est le pari de l’éducation. On fait de son mieux.

En adoptant, le pari est encore plus fou parce qu’on n’a pas pu modeler l’enfant par notre amour dans ses premiers mois. On récupère un petit plus ou moins blessé. Et le challenge éducatif n'en devient que plus grand…

 De cette prise de conscience là est née une réflexion égoïste mais nécessaire je pense : A-t-on vraiment envie de vivre ça ? De vivre les crises et la souffrance de voir son petit malheureux ? De vivre son rejet ? A-t-on vraiment envie ?

Envie d’un enfant oui. Mais de cet enfant-là ?

On a tourné cette question dans tous les sens. Le soir en écoutant du Nina Simone et en sirotant des boissons glacées. En papotant à travers la porte des toilettes. En écoutant Jennifer parler de son chouchou devant The Voice. On a tout retourné et la réponse est toujours la même : 
Oui même de cet enfant là, cabossé par la vie, on en veut!

Après tout c'est peut être comme ça, en se posant ces questions là, qu'on sait si on est vraiment prêt à adopter.

Maca 100% Pérou

Les filles, je vous mets ci dessous en copie ce que je reçois dans ma boite mail... Ca faisait longtemps!!!

Vous allez voir c'est du lourd... Mais du lourd avec une caution scientifique ce qui me semble encore plus dangereux que la dernière fois (mais si rappelez vous le Béninois avec son hôtel magique et ses bus accidentés!) 
J'adore être comparé à du bétail ou à des rats sans testicules...

"Madame,
Votre blog, même si intéressant, est insuffisant pour aider à la fertilité. Je vous conseille donc de diffuser à vos lectrices les lignes ci dessous. Elles peuvent m'envoyer directement un chèque pour recevoir une boite de Maca 100% Pérou."


Maca certifiée 100% Made in Pérou

La Maca (lepidium Meyenii) est une plante tubéreuse, qui dans les Andes péruviennes, à une altitude de 3000 à 4500 mètres au dessus du niveau de la mer.

La Maca est l'une des très rares plantes à pouvoir survivre dans les conditions climatiques extrêmes qui sévissent sur les hauts plateaux des Andes : soleil implacable et températures élevées le jour, gel intense la nuit, vents violents et soutenus qui dessèchent la plupart des végétaux et causent une importante érosion des sols, créant de ce fait des conditions semi-désertiques.

Les analyses de la composition chimique de la Maca indiquent que cette dernière possède de nombreux éléments nutritifs tels que : protéines,acides amines,hydrates carbone,fibres,vitamines et minéraux.

Les Vitamines : La composition vitaminique de la Maca et en particulier sa richesse en vitamines B et C font de cette racine une nourriture très riche et complète.

La vitamine B1 (ou thiamine) favorise la transformation des glucides en énergie et est nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux et musculaire. Elle facilite également la dégradation de l'acide pyruvique, toxique pour le système nerveux. Un déficit en vitamine B1 dans l'alimentation humaine provoque le béribéri.
INFERTILITE et MACA

La Maca est une plante Péruvienne qui a été fortement utilisée par les Indiens des Andes afin d'améliorer la fertilité du bétail. ...

On raconte qu'après la Conquête en Amérique du Sud, les espagnols avaient observé dans les hauteurs des Andes un taux de reproduction supérieur à celui de l'Espagne pour leur bétail, vaches, moutons et poulets.

Les Indiens des Andes ont alors recommandé la Maca bio comme nourriture de base pour les animaux avec un franc succès .
L'étude menée par le Dr Chacon, universitaire de nationalité Péruvienne, a mis en évidence l'augmentation de la fertilité des rats nourris avec la Maca. Dans cette approche, on a utilisé des rats normaux, mais également des rats qui avaient subi l'ablation chirurgicale de leurs testicules. L'étude a démontré que les rats sans testicules ont eu une performance sexuelle égale ou supérieure à celle des rats non mutilés, après l'administration d'extraits de Maca.

Les résultats de cette étude ont été compilés et publiés dans la revue scientifique Urology 55 :598-602, Avril 2000(9).
Cependant, les résultats ainsi obtenus n'ont pas été retenus, car juges insuffisants, et d'autres études ont été menées depuis qui ont mis en évidence les effets positifs de la
Maca du Pérou sur la fertilité. (Dr. Gonzalez 2001, 2003, Dini et al)....

Quand je pense à tous les épisodes des mystérieuses cités d'or que j'ai vu sans jamais entendre parler de la Maca!

Chapitre 107 - On n'est pas sortis de l'auberge!

Sidi est tout beau dans son pull orange. Moi je me grignote un petit bout d'ongle dans la salle d'attente de la maison des adoptions. La pièce grise est pleine de monde. A ma droite une fillette d'origine asiatique joue avec son doudou en forme de lapin. Sa maman, que je suppose adoptive, la couve du regard. La scène est jolie et me déstresse un peu.

15 heure tapante. Une toute petite femme brune ouvre la porte. De longs cheveux noirs bouclés encercle son visage. Elle nous installe dans un bureau ensoleillée où trois chaises entourent une table ronde. Elles sont à bonnes distances les unes des autres. Pas moyen de chuchoter entre nous pendant l'entretien. Décidément rien n'est laissé au hasard...

L'assistante sociale s'assoit doucement et donne immédiatement le ton de l'entretien. C'est elle qui a le pouvoir de décider de la faisabilité ou non de notre projet. Elle est là pour nous évaluer en 4 ou 5 entretiens. Il va falloir s'ouvrir à elle. Seul l’intérêt de l'enfant compte. Elle rédigera un rapport et une réponse tombera en décembre 2012. Elle s'exprime lentement en regardant en l'air. Elle semble s'écouter parler avec délectation. Elle n'est pas désagréable. Elle évalue et juge. Elle note chaque parole dans son petit cahier. Laisse de longs silences. Flippant!

Sidi est parfait. Il se montre intéressé et pertinent. Décidément mon chéri est surprenant. Moi qui avait peur qu'il s'endorme pendant l'entretien! De mon côté j’essaie de ne pas répondre de façon trop formatée. La brunette rebondit sur chaque mot que nous prononçons. C'est un peu crevant à force!

Après une minute, notre maitre de cérémonie se recoiffe. Déglutit. Regarde en l'air et nous explique que maintenant nous allons parler du projet. Une première discussion pour élaborer un profil que nous compléterons au cours des prochains entretiens...

Accrochez vous les amis. Larguez les amarres! C'est parti pour 2 heures de questions ininterrompues! Un déluge de points d'interrogation. Un tsunami d'amorces de réflexion. Éreintant!

- "Vous pensez quoi des couples qui prennent des moyens de contraception mais qui adoptent quand même?" Euh...

- "Pourquoi souhaitez vous adopter un enfant de 3 ans?"
On a beau expliquer qu'on se projette sur un petit de 3 ans qui pourra tabasser ses copains de maternelle à coup de règle et de compas rien ne semble la convaincre.

- "Et pourquoi pas 6 ans alors?" Ok cocotte... Laisse moi enlever mon gilet j'ai un peu chaud d'un coup.

On passe aux origines de l'enfant. L'assistante sociale revêche explique qu'elle se méfie des couples qui veulent à tout prix un enfant blanc. Ou, à contrario, de ceux qui veulent à tout prix un enfant étranger. Euh...

Enfin vient la dernière salve: la fratrie. Pour elle 2 enfants c'est savoir gérer 2 stades de développement. C'est se voir confronter à une dynamique de cohésion où les 2 petits peuvent faire front contre les parents pour refuser l'adoption. Nous expliquons que si nous ne minimisons jamais les difficultés, nous pensons que rien n'est insurmontable. La brunette esquisse un sourire. Elle nous dit qu'il faut se préparer à tout et surtout au pire pour savoir gérer, le moment venu, les crises. Elle raconte ce couple qui lui avait répondu qu'ils iraient voir un psy pour se faire aider. Elle trouve cette réponse ridicule. "La crise se gère sur le moment et pas 5 mois après avec un psy voyons". Ok oui... Nous qui pensions justement aller trouver l'aide d'un psy...

Finalement il est 17h. Un prochain rendez vous est fixé le 31 mai dans notre petit appartement. Entre temps nous devons avoir vu le pédopsychiatre choisi dans la liste. On abordera note couple et nos histoires de famille. Nos relations avec nos parents. Nos valeurs. Il faudra parler de nous et nous concentrer sur nos envies les plus profondes.

Sur le chemin du retour nous sommes contents d'avoir su gérer ces 2 heures d'introspection. C'était crevant et moins facile que je ne l'aurai pensé... J'espère vraiment qu'on aura cet agrément mais rien n'est gagné... On n'est pas sortis de l'auberge!

Chapitre 106: Anima sana in corpore sano

Entre 2 rafales de vent glacé le soleil me cuit le visage. Un mini pigeon gris me regarde d'un air moqueur tout en faisant d'insupportables "cui-cui" à chaque fois que je touche la balle.

"Tiens ta raquette au lieu de regarder cet oiseau! Concentre toi tu m'envoies la balle n'importe comment!"

Qu'il m’énerve... Non seulement il me traine au tennis club chaque dimanche depuis un mois et en plus il me crie dessus... Je me penche, rageuse, pour ramasser la petite balle jaune tombée au sol dans l'objectif de la lui envoyer en pleine figure quand je m'aperçois avec stupeur que j'ai écaillée mon vernis.

"C'est bon t'as pas fini de te regarder les ongles là? On peut jouer ou tu veux que j'appelle SOS manucure?"

Stoïque je ne réponds rien tout en me demandant si je peux réussir à dégommer l'oiseau et mon chéri en un seul coup.

Je lève la raquette bien haut. Le vent éparpille mes bouclettes désordonnées autour de mon visage. Je lance la balle vers le ciel et un rayon de soleil brille devant mes yeux. A cet instant je me prends pour une grande joueuse de tennis. J'adore. La foule imaginaire crie mon nom pour m'encourager tandis que nous entamons le dernier set décisif de la coupe du monde. Ma jupette laisse entrevoir aux spectateurs mon fessier musclé. Juste avant de servir je fais un clin d’œil à Hugh Jackman qui applaudit frénétiquement dans la tribune VIP...

"Tu la lances cette balle ou tu veux que je te fasse un petit tilleul avant de rentrer à la maison de retraite?"

Je me marre devant tant de sarcasmes. Ce type est aveugle! Il n'a même as vu que Hugh me draguait! Finalement au bout de 3 minutes, comme mon amoureux n'en peut plus d'attendre, je lance enfin la balle... qui s'écrase dans le filet...

Fin du match dominical. Aleluia!

Sur le chemin du retour, comme je ne suis pas rancunière, j'accepte de prendre la main de Sidi qui me demande si je me sens prête pour mercredi.

Aie c'est vrai mercredi... 1er entretien avec l'assistante sociale en charge de notre demande d'agrément pour l'adoption...

Notre projet s'est affiné au cours de ces dernières semaines de réflexion. On se sent prêt à accueillir un petit de 0 à 3 ans. C'est sans doute idiot, mais nous avons peur d'être moins vite adopté par un enfant plus âgé. Et puis il parait qu'adulte on a des souvenirs "conscients" de son enfance à partir de 3 ans... Tout cela est tellement subjectif... En tout cas nous ferons tout pour l'aider à grandir le plus sereinement possible.

Nous envisageons aussi l'adoption d'un enfant seul ou d'une fratrie. Nos petits loupiots pourront se serrer les coudes face aux épreuves. Ce sera une force pour eux et une joie pour nous. Avec deux d'un coup on est pas prêt de dormir...

France ou étranger? Noir ou blanc? Fille ou garçon? Aucune préférence. Nous offrirons une famille à un enfant du 93 ou à un petit africain avec le même bonheur. Nous expliquerons sans difficulté aux curieux que ce petit gars qui gazouille est noir alors que papa et maman sont blancs. Nous mettrons les mots qu'il faut pour apaiser ses angoisses. La filiation se fera avec le temps.

On se sent étonnamment fort devant l'ampleur des difficultés qui s'annoncent. Devant les nuits blanches et les crises d’adolescence. On gérera en temps voulu, en allant au rythme de notre enfant, les questions sur la famille biologique. On se soutiendra quand à 14 ans notre petit morveux nous balancera un uppercut du genre: "De toute façon vous n'êtes pas mes vrais parents!" Nous sommes persuadés qu'avec beaucoup d'amour et une famille solide nous pourrons adoucir ses plaies... Ou en tout cas l'aider à vivre heureux malgré les cicatrices...

Nous sommes sans doute complétement inconscients et Kamikazes... Mais oui je crois que nous sommes prêts...

Non en fait le seul truc qui m'inquiète vraiment c'est: "comment notre enfant va-t-il supporter son père quand il lui apprendra à jouer au tennis?"

Des chiffres, des chiffres, des chiffres!

21 heures. David Pujadas et sa coiffure de Playmobil annonce le premier invité sur son plateau. Un gratin de choux fleurs fume devant moi tandis que j'observe avec délectation le grand zoo de la politique...

A chaque invité un rituel s'installe, immuable:

- "François Bayrou: vous avez 60 ans, vous êtes père de 6 enfants..."

Hum... 6 enfants le cochon...

- "Nicolas Sarkozy: vous avez 57 ans, vous êtes père de 4 enfants..."

Pfff la 4e c'était avec une FIV je suis certaine...

- "Philippe Poutou: vous avez 44 ans, vous êtes père de 2 enfants..."

Ah quand même 2 enfants...

- "François Hollande: vous avez 57 ans, vous êtes père de 4 enfants..."

Dis donc 4 enfants et tous avec Ségolène en plus...

- "Eva Joly: vous avez 68 ans, vous êtes mère de 2 enfants..."

Balèze 2 enfants avec la carrière qu'elle a eu...

- "Jean Luc Melanchon: vous avez 60 ans, vous êtes père de 1 enfant..."

Mais ça s'arrête donc jamais?

- "Dupont Aignan: vous avez 51 ans, vous êtes père de 2 enfants..."

Encore!!! Mais c'est pas croyable ça! Ils ont tous des enfants!!!

Vous vous rendez compte les filles?

Ils sont tous parents!!

Vous croyez que c'est un truc de présidentiable? Une sorte d'obligation pour avoir le droit de se présenter?

         

Chapitre 105: Aux petits oignons...

19h30 devant un de mes restaurant préféré du 20e arrondissement. J’ai rendez vous avec 3 copines pour une soirée entre filles. L’intérieur est chaud et plein à craquer. La musique est forte et les bouteilles de vin rouge  s’amoncellent. L’ambiance promet d’être amusante !

Ce qui est marrant avec ce type de soirée c’est de choisir un thème. Celui du jour est tout trouvé : les bébés ! Nous sommes 4 infertiles au pays de la médecine…

La première est une jolie brune qui nous raconte avec humour l’approche de sa seconde insémination. Un an d’essai et une fausse couche l’ont rendu inquiète mais elle reste positive. Toutes les chances sont de son côté et on trinque en croisant les doigts.

La seconde est une petite brunette piquante au style rock’n’roll. Elle est en plein traitement et sa seconde ponction est prévue pour la semaine prochaine. Entre deux verres de St Nicolas de Bourgueil elle nous décrit les bleus qui commencent à recouvrir son ventre. Elle est déjà maman et se bat pour un second bébé depuis une année environ. Elle est stressée mais garde le poing levé.

La troisième est un peu plus en retrait. C’est une belle femme noire d’une trentaine d’année. Nous avons beaucoup de points communs et nos doutes nous rapprochent. Elle est en couple depuis 9 ans, comme moi et mon amoureux. Elle prépare elle aussi sa troisième FIV et son attente de bébé dure déjà depuis plus de 3 ans. Nos regards complices de vieilles combattantes de l’infertilité sont teintés d’incertitudes. Et si ça ne marchait jamais ? Quand commence l’acharnement ? Peut on vivre une vie heureuse sans enfant ?
Les années de combat en PMA nous ont rendu moins insouciantes. On ne sort pas indemne de toute cette attente… Elle pense commencer prochainement sa demande d’agrément pour une adoption. Nos chemins se rejoignent et nous ne savons ni l'une, ni l'autre où cela nous mènera.

Autour d’une poire bleue au chocolat nous parlons de plein de choses. On se coupe la parole en relatant les amours de Carla Bruni, le dernier meeting de Mélanchon, nos familles se zinzins, nos névroses et nos folies naissantes ! Derrière moi un grand type enivré titube vers les sanitaires et bouscule la serveuse qui lâche son plat. L’assiette vole en éclat et la pauvre blondinette me jette un regard d’appel au secours en ramassant les morceaux.

Entre deux bouchés de parmentier les confidences se font plus intimes. Un mari pas toujours assez à l’écoute pour l’une, ou une maman qu’on préférerait parfois mettre à distance pour l’autre… Rien n’est jamais si simple dans la vie…

Finalement il est l’heure de renter et on s’embrasse sous les rafales du vent froid de la ruelle.

Toutes nos conversations m’ont rendu pensive. C’est fou toutes ces attentes, ces douleurs, ces espoirs qu’on partagent toutes. Combien d’entre nous seront mamans ? Toutes j’espère bien sûr… Mais on ne maîtrise tellement rien dans cette histoire d’infertilité…

Le dîner était vraiment chouette. C'est peut être ça l'essentiel après tout: continuer de croire en nos rêves et passer de belles soirées entre copines! :applose:

Ps: En parlant des copines... plein de bonheur à bikou qui doit bientôt accoucher,  joyeux anniversaire à loli la pmette, une pensée pour ta ponction de lundi magmiss, plein de courage pour adeline et manoulili pour l'attente, des forces pour les petits wariors de typh, k1000 et de gygy27 et le poing levé pour jaimepaslesorcieres, anypya, mélanie, shugga, celinedeparis, elobastet , elo19, zazounette, palomina, audrey, caroline... que jamais nous ne perdions la force de croire en nos rêves les filles!

Et moi et moi et moi!!!!

Ma photo
Bonjour à tous, j'ai 32 ans, cela fait déjà 6 ans que je mène mon combat contre l'infertilité. De visites chez des docteurs plus ou moins compétents en courbes de températures... D'examens ubuesques et d'inséminations en fécondation in vitro... Nous sommes déjà le 26/07/11 et toujours pas de bébé... je crée aujourd'hui ce blog pour vous raconter mon histoire, pour partager avec ceux que cela intéresse mon expérience, entre rire et déprime, dans l'espoir de pouvoir fonder une petite communauté de soutien autour de ce sujet difficile qu'est l'infertilité... N’hésitez pas à partager avec moi vos expériences et puis c'est sûr un jour on y arrivera!!!