Ici vous trouverez mes aventures (PMA et adoption), mes inquiétudes (comment rester zen ?), mes réflexions (et nos hommes dans tout ça ?) ou mes investigations (le jaune d’œuf aide-t-il vraiment à la fertilité ?).

En octobre 2011 une maison d’édition a proposé de transformer le blog en livre. Nous avons même eu nos 15 secondes de gloire pendant une émission des maternelles en octobre 2012 sur France 5.

Venez vous joindre à toutes les lectrices roses bonbon qui commentent les billets et racontent leurs parcours..

"Le coup de cœur du jour :
Sur Internet, on trouve aussi des pépites... D’ailleurs, les maisons d’édition le savent bien, puisqu’ils ont proposé à la blogueuse Marie, qui écrit à propos de son parcours du combattant, de publier un livre. Alors, je ne peux que vous conseiller ce livre extrêmement bien écrit. Son auteur y détaille ses examens avec truculence, douceur, larmes... Elle incarne à merveille le parcours des femmes dans cette longue attente
."
Extrait de la chronique d'Elsa, Les maternelles, émission du 10/10/12

La liste du nouvel an

Les filles nous sommes le dernier jour de l'année 2011...

Plein de bonheur à toutes pour l'année 2012 qui va commencer!!!

On se souhaite quoi?

1/ Un bébé (oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)
2/ Reprendre une vie sexuelle débridée et fofolle (oui avouons qu'elle a été un peu abimée par tous ces protocoles alors c'est le moment!!)
3/ Toujours positiver même en situation de crise (ah oui j'aimerais savoir faire ça surtout à l'approche de la ponction!!!)
4/ Arrêter de prendre nos sacs pour un conteneur (et passer 10 min à chercher mon ordonnance à chaque fois que je vais faire une prise de sang!!)
5/ Ranger nos papiers administratifs qui trainent depuis 8 mois sur la commode de la chambre (j'espère qu'il n'y a pas de délai pour se faire rembourser par la sécu...)

On met autre chose sur notre liste pour la nouvelle année?? :bisou:

Chapitre 88: Le Pater familias...

Repas de noël, dimanche midi. Mon père, que je n’avais pas vu depuis longtemps, s’installe face à moi et ne me décroche pas un mot. Etrange. En partant en direction de la cuisine pour aider à servir les entrées je croise sa nouvelle femme. A mon sourire elle me répond accusatrice :
« Ton père a lu ton livre hier ! Il est extrêmement déçu par ce que tu dis sur lui»
Je suis tellement sciée que j en reste sans voix !
La flèche est décochée. Je la reçois en plein cœur. Pas moyen d’arrêter sa progression. Impossible de rester impassible ou de relativiser. Je suis de nouveau la mauvaise fille qui déçoit son papa. Retour en arrière de 15 ans. J’ai envie de m’enfuir de l’appartement familial !

A table, je reste muette. Un peu avant le dessert mon chéri se lève. Je fonce le rejoindre pour me plaindre. Immédiatement il se marre. « Ton père est vraiment incroyable ! Gentil mais totalement narcissique ! » En voyant que je ne souris pas, il me conseille de rester calme. Je sais comment il est et je dois relativiser. « Ne te laisse pas avoir encore une fois. Il rejoue toujours le même mécanisme avec toi. Il prend le pouvoir en te culpabilisant. Ne lui donne pas ce pouvoir. »

Il a raison. Bien sûr. Mais je ne peux pas !

Ce qui est fou dans la vie, c’est qu’on peut être en capacité de voir un mécanisme se mettre en place, implacable, mais être pourtant dans l’impossibilité de l’arrêter. C’est exactement le cas de ma relation avec mon père. Je vois venir la dispute, je le vois abattre ces pions sur l’échiquier, mais je ne trouve pas de parade pour calmer le jeux. Instantanément je me renferme, je boue, je suis touchée en plein cœur par ces mots volontairement durs et je ne peux plus redresser la barre. Pourtant une relation se joue à 2. C’est bien moi qui lui donne le pouvoir de me déstabiliser. Je pourrais rester froide et insensible. Garder le contrôle. Mais toutes mes blessures de petite fille remontent immédiatement à la surface. Incontrôlable. C’est dingue quand même ! A 32 ans il serait temps que je sache gérer mon père pour ne plus le laisser m’atteindre. Juste le tenir à distance avec intelligence et courtoisie. Mais je ne sais pas faire… Une vrai gamine !

Je repars donc à table en tournant la question dans tous les sens. Le livre fait 200 pages. Je parle de notre combat à toute contre l’infertilité. Je ne parle jamais de mon père. Une seule petite phrase en plein milieu du livre:
« Avec mon père on s est beaucoup disputé mais on reste attaché, on a su garder l‘essentiel. »

Lui il n’a retenu que cette phrase. Rien d’autre ne l’a touché ou intéressé. Il n’a vu que lui.

Il aurait sans doute préféré lire à quel point c’est un père parfait et merveilleux. Meilleur pour son orgueil et son narcisse.

Sauf que c’est faux. Il a ses qualités et ses failles…

Mon père est tout et son contraire à la fois. Depuis toujours on se dispute. Il juge ma vie et mes choix. Il est orageux. Il contrôle. Il rabaisse. Il veut être au centre de tout. Mais il est autre chose aussi. Il peut devenir aimant et drôle. Généreux. Il complimente. Il peut être sociable et tellement lumineux qu’on en oublie tous les épisodes les plus noirs. Il est dans ces bons jours. Et puis l instant d après, sans crier garde, il s’offusque et critique. Mon frère et moi nous sommes ingrats. C’est son leitmotive. Il nous culpabilise. Ses enfants sont tantôt gentils et aimables, tantôt ingrats et à bannir. Il répète sans arrêt qu'on lui doit tout et qu’on ne lui rend rien. Maintenant j’arrive à ne plus l’écouter et à en rire mais longtemps ça m’a été insupportable.

J’ai toujours eu envie de le fuir. Autant que d’être acceptée et aimée par lui. Ah l’ambivalence quand ça nous tient ! D’ailleurs j’ai fui très tôt. Mesure de sauvegarde. Je me suis mariée très jeune. A l’étranger. J’ai beaucoup voyagé le plus loin possible. Mais je suis toujours revenue. Tout prêt de lui. Pour recevoir la douceur de la caresse paternelle qui de nouveau vous accepte après des mois de rejet.

Un vrai truc de barjo que cette relation au père !! C’est aussi douloureux d’être près de lui quand il me critique, inlassablement, que d’être rejetée par lui… Vite vite un pain au chocolat pour me réconforter… Ah zut non Marie il faut grandir et apprendre à régler tes problèmes autrement… Pffff c’est nul d’être grand…

Je n’en veux pas à mon père. Je souhaite juste ne plus lui donner le pouvoir de m'atteindre. Je n'attends plus qu'il change. Je sais aujourd'hui qu'il ne changera pas. Trop difficile de se remettre en cause. C’est un homme qui, sous une façade ensoleillée est tourmenté. Il voudrait qu’on soit à lui. Près de lui et à disposition. Soumis et toujours admiratif. C’est une homme qui est dans la toute puissance avec sa progéniture. J’imagine que c’est incontrôlable pour lui. Qu’il ne le voit même pas. Trop occupé à nous critiquer. Et puis il est loin d’être le seul parent dans ce cas. Peut être même qu’ils sont rares les parents qui parviennent à accompagner l’envol de leurs petits sans se sentir abandonnés.

Lui évidemment ne voit pas les choses comme moi. Pour lui j'étais une petite fille trop fragile. Une adolescente susceptible et aujourd'hui une adulte ingrate. Mon frère, lui, gère bien le géniteur. Il connaît son père et sait traverser les orages. Il ne lui donne pas le pouvoir de l’atteindre. Leur relation est plus calme. Pour moi s’est plus compliqué. Je suis la petite dernière. Tel un empereur romain il lève le pouce et me caresse la tête quand il est satisfait de moi. Et moi je suis heureuse de l’attention. Ou il baisse le pouce et me met à terre quand le vent tourne. Et moi je suis malheureuse. Je lui laisse le pouvoir de choisir mon humeur. En tout cas c'était le cas jusqu'à présent, parce que c'est décidé, ça va changer.

J'étais incapable, jusqu'à présent, de le remettre à sa place. Trop peur d’être banni. A 20 ans je me souviens avoir tenté un putsch. Totalement inconsciente la nana !! Je souhaitais partir me marier à l'étranger. Mon père était contre. Une folie. Comme je ne cédais pas il m’a banni. Je suis partie vivre une des plus belles expériences de ma vie et lui ne m'a plus adressé la parole pendant presque un an. Je n'avais rien fais d'autre que vivre ma vie. Mais mes choix lui déplaisaient. L’empereur romain avait remis sa toge. J’étais une mauvaise fille ingrate. Il ne me parlerait plus. Mise à distance pour lui. Douleur du rejet pour moi. Il avait fallu des mois pour qu’il me parle de nouveau. Je me souviens avoir écrit une lettre pour nous réconcilier. Des mots doux et soumis pour quémander le pardon. Il n’avait pas même répondu.
Le temps faisant son affaire, une fois réadmise à sa table il avait refusé qu'on parle de cette dispute. On ne parle pas de ce qui est important. Jamais. On doit juste savourer la joie de n’être plus exclus. Tout doit toujours aller bien. La façade est importante.

J’ai grandi et je me suis construite. Plutôt bien je crois. Soutenu par ma mère, quelque soit mes choix de vie. (Je l'entends encore me souhaiter un beau mariage, à l'autre bout d'une ligne téléphonique grésillante. Elle était heureuse pour moi et inquiète aussi. Mais en tout cas elle était là.) Et ballottée par mon père entre affection et rejet. Je crois que je l’ai toujours déçu. En tout cas je l’ai toujours entendu critiquer mes choix. 

Et puis à 24 ans j’ai rencontré mon chéri. Tellement équilibré que ça en est flippant ! Tout s’est apaisé et nous avons construit un foyer doux et aimant. Un espace où je suis adulte et capable de faire mes choix sans peur du jugement paternel. Enfin un peu de repos!

Parfois je songe que, pour devenir vraiment adulte, il ne me reste que 2 étapes à parcourir :
- Me libérer de l’emprise émotionnelle que garde mon père sur moi. De cette culpabilité de ne pas être une bonne fille. Pour réussir à occulter ses défaut et à apprécier ses bons côtés sans risquer de m’écraser au sol à chaque remarque désobligeante.
- Et, bien sûr, d’avoir un enfant et de devenir, à mon tour maman. Une gentille maman sans sentence ni jugement. Une maman qui accompagnera son petit dans ses choix de vie sans pression. Une maman qui sera heureuse de le voir s’éloigner pour vivre sa vie (bon même si je pleurerai quand même un peu le moment venu) Je le jure la main levée ! Tu m’entends la haut oh toi dieu de la fertilité ? C’est bon tu peux faire en sorte que cette FIV fonctionne je suis prête!!

Je me demande jusqu’où tout cela est lié… Jusqu'à quel point mon infertilité peut être saupoudrée de mon histoire familiale… On sait à quel point l’inconscient peut compter… Ou pas. Je n’ai pas de réponse. Mais je m’interroge. Il y a quelques mois, quand mon père a appris que je voyais un psy pour m'aider à gérer l'attente de bébé, immédiatement il m'a dit "Il faut se méfier des psychologues, ils vont juste te mettre dans la tête que tout est ma faute." Puis il a ri...

Bon, bon, bon…

Que toutes celles qui ne trouverons pas d’intérêt dans ce chapitre biographique (extrêmement long !!!) ne s'inquiète pas, j'arrête là!! Que voulez c’est l’esprit de noël, ça m’a rendu songeuse !!
 Et puis, peut être, certaines se retrouverons un peu dans ce type de mécanismes familiaux… Avouons que c’est marrant à analyser…
C’est drôle aussi parce que, sur ce blog, nous avons souvent échangé sur nos belles mères, parfois sur nos mères mais jamais, jusqu’à présent, sur nos pères… Pourtant les relations pères-filles sont rarement anodines… Non ? Surtout pour nous qui voulons toutes un bébé…

Chapitre 87: La reflexion de Noël

En ouvrant mon courrier électronique du jour, je découvre le mail d'une des guest star préférée du blog rose bonbon:
"Je me permets ce petit mail, pour te demander ton aide : ma psy m'a filé des devoirs de vacances!!
Je l'ai vu hier et alors que je me plaignais parce que notre FIV risque d'être encore repoussée à cause de problèmes détectés lors d'un frottis et qui présagent peut-être d'une nouvelle opération. Elle m'a demandé : "pourquoi vous voulez devenir mère?" je lui ai répondu, mais elle me dit que ce qu'elle entend dans ma réponse c'est simplement pourquoi je veux un enfant et non pas pourquoi je veux devenir mère... et oui elle est psy!! Je comprends ce qu'elle attend et je commence à y réfléchir, je trouve ça intéressant et j'aimerais bien aussi associer la petite communauté rose bonbon (si tu le souhaites, et si les filles le souhaitent bien-sûr)."
Tout d’abord je suis embêtée pour elle et j'espère que la FIV ne sera pas repoussé. Et puis très vite je me mets à réfléchir à la demande de sa psy que je trouve vraiment intéressante.

J'imagine que spontanément j'aurai répondu un truc du genre "je veux un enfant pour le voir grandir, l'aimer, l'accompagner dans son chemin de vie et que tout ça donne un sens à une vie" mais pas certaine que je réponde juste puisque pour la psy devenir mère semble se dissocier d'avoir un enfant.

Tout en me creusant les méninges je me marre en me disant que c'est bien une question de psy!! 

Et puis je découvre sur un site de psychologie cet entretien qui, je pense, nous donne quelques éléments de réflexions...
Pénélope écrit: "J'appréhende d'être mère car pour moi, ne pas avoir d'enfant, c'est une manière de ne pas vieillir et de ne pas basculer trop tôt dans l'univers des adultes. J'ai quelques difficultés à renoncer à mon statut d'enfant. Je pense que cela vient de ma mère qui me considère encore comme une petite fille. J'ai peur de la mort et je pense qu'en "devenant femme", je vais vieillir et faire un bond en avant."
Voici ce que répond la psy:
"Actuellement, vous avez peur de ne pas assumer les bouleversements identitaires qui surviennent quand on devient mère. Si vous mettez un enfant au monde, il est indéniable que votre vie changera, que votre statut changera, que votre relation à votre mère changera, que vous aurez de nouvelles responsabilités. Vous craignez de vieillir prématurément en devenant mère. Pensez-vous vraiment qu'en n'ayant pas d'enfant vous resterez éternellement une jeune fille ? 
Effectivement, devenir mère, c'est s'inscrire dans la suite des générations des mères, c'est prendre sa place dans une lignée familiale et accepter le temps qui passe et la mort de ceux qu'on aimait et qui nous ont précédé. C'est aussi faire de votre mère une grand-mère…"

Donc devenir mère ce n'est pas juste avoir un enfant. C'est aussi changer de statut et changer sa relation à sa propre mère. C'est s'inscrire dans une lignée familiale et accepter le temps qui passe. Accepter aussi le poids des responsabilités.
Bien, bien, bien...
  
Les filles vous en pensez quoi, vous? Comment vous répondriez à cette question: "pourquoi vous voulez devenir mère?"
Sachant qu'on n'a pas le droit de répondre "pour finir les petits pots de mon bébé sans complexer!!"

Juste avant publication du message mon amoureux zieute par dessus mon épaule et lâche un :"ils sont vraiment tarés ces psys!" 

Les filles j'ai peur de laisser mon homme tout seul avec le psychologue agrée pour la procédure d'adoption...

La vidéo de la semaine: l'infertilité pour les nuls

Je tombe par hasard sur une émission sur mozaik tv
Voici le liens :


C’est un peu l’infertilité pour les nuls...

A l'écran apparait une jeunette habillée en cavalière qui explique que "un + un bah ça fait trois!" le ton est posé. Je m'installe confortablement devant l'écran de mon PC, je sens qu'on va se marrer!

Là on nous montre un schéma rétro style année 80 où on voit des spermatozoïdes malhabiles remonter un utérus en dessin ordinateur. J'imagine le stagiaire sur son "AMSTRAD CPC 6128" qui tente de dessiner un utérus avec le logiciel de l'époque... Pas simple... Ça donne donc ce qu on voit à l'écran!! C’est un peu la version kitch de Jamy de c’est pas sorcier. Bidonnant!

Il y a aussi le docteur Sihammou, gynécologue (et sosie de José Garcia) à moitié analphabète qui explique qu’il y a 25% de chance à chaque cycle d’avoir un bébé naturellement. Mais il ne le dit pas d’une traite. Il hache sa phrase comme si il était saoul ! Trop drôle !

N’empêche j’avoue qu’après avoir bien rigolé, j’ai fini par trouver que c’était bien fait. Tout est expliqué comme si on était un peu idiot, du coup, pour une fois, tout est compréhensible !!

Évidemment nous on apprend rien. Mais je pense que c’est la vidéo à filer pour noël à nos grands mères qui ne comprennent pas bien en quoi ça consiste exactement une insémination ect

PS: Joyeux Noël à tous!!

Humeur du jour : Qui me parle ??

Le téléphone sonne en pleine après-midi. Je réponds souriante et enjouée.
Une voix fluette m’informe, alors, de l’incroyable : (ça donne à peu près ça)
- « Madame, Je vous confirme votre rendez-vous avec l’anesthésiste le 26 décembre et vous informe que suite à un léger souci de planning du personnel hospitalier, la date de vos  prochains contrôles va être reculée et peut être il nous sera difficile de mener à bien votre protocole. Mais ne vous inquiétez pas. On fait tout ce qu’il  faut pour l’éviter. Pas de panique. On saura tout ça en fin de semaine prochaine. Allez bon Noël. Bip bip bip. »
La fin est un peu floue parce que je crois avoir fait un mini infarctus.
Je me suis donc retrouvée à parler toute seule dans le combiné, la voix étranglé par la sidération:
- « Euh qui me parle ? Qui me parle ? Je ne comprends pas ? Allo ? Allo ? Chrys c’est toi qui me fait une blague ? Bip. Bip. Bip. Non mais elle a raccroché????? »
J’avoue que sur le coup j’ai fait une légère crise de panique. 
Même s'il n'y a qu’une infime chance que le protocole FIV soit arrêté avant le transfert d’embryon, il n’en reste pas moins qu’il y a une chance. J’entame donc ma seconde semaine de piqures d’hormones, sans savoir si ça sert à quelque chose…
Je me surprends à  marmonner « 3.2.1. se détendre », mais ça ne marche pas du tout…
Respire Marie, respire…
En sortant prendre un peu l’air je croise une collègue qui me demande, inquiète, si tout va bien tellement je suis violette. Elle est connue dans le service pour sa consommation de Lexomil effrénée. J’ai bien envie de lui demander de m’en filer un, mais je sens qu’elle ne le prendra pas bien…   
J’opte pour un sourire forcé à la Drucker tout en composant le numéro d’une amie. Elle est sur la route des vacances et semble aussi offusquée que moi par la nouvelle. En raccrochant le téléphone, je lève le poing histoire de bien rester positive.
Les filles, je sais qu'il ne faut pas qu'on psychote, mais je sens tout de même qu'on n’est pas au bout de nos surprises avec nos histoires de PMA…

Chapitre 86 - Le monde est tout petit

 Sur le chemin de la maison, je repense à la conversation réjouissante que je viens d’avoir avec mon infirmière. Une grande femme mince et jolie. D’origine camerounaise, elle remplit les seringues en racontant sa vie. Quarante ans. Déjà un premier fils maintenant grand. Heureuse de son métier et souriante. Je l’apprécie beaucoup et j’oublie même, perdue dans nos papotages, le désagrément de la piqûre de Décapeptyl qui vient, chaque soir, me perforer le ventre.

J’ai réfléchi à l’opportunité de me faire moi même les piqûres, comme beaucoup d’entre vous. Mais je ne parviens pas à m’y résoudre. Trop peureuse pour ça ! Et puis je suis bien capable de me louper!!

Donc, entre les paquets de cotons et les tubes de Bétadine, nous parlons de nous. Le ton est enjoué. Confinées dans la minuscule pièce blanche qui sert de cabine de soin, nous nous découvrons un point commun. Elle désir un autre enfant.

Déjà un an d’essai sans réussite. Elle se languit et s’inquiète.
« Suis je déjà trop vieille ? »
 En posant cette question à sa gynécologue elle s’est vue entendre que oui ce n’était même pas la peine d’y songer. Nous en concluons, en rigolant, qu’ils sont vraiment nuls en infertilité tous ces gynécologues généralistes ! Elle a son premier rendez vous en PMA en janvier 2012. La pression monte. Je lui réponds, confiante, que si ça se trouve tout ira vite pour elle. Je me sens comme un vieux routier qui a connu la guerre et qui encourage un jeunot ! Trop drôle !

C‘est fou quand même le hasard de la vie. Parfois je me demande qui d’autre, autour de nous, connaît les même galères sans en parler. Nous sommes peut-être plus nombreuses qu’on le pense.

Hier soir, une fois au lit, couchée en écoutant mon CD d’hypnose spéciale préparation à la FIV, perdue dans ma lumière dorée, je me demande si je ne devrais pas lui donner le lien du blog pour qu’elle se joigne à nous. Mais je n’ose pas. J'ai peur de passer pour une folle narcissique qui refile son blog à toutes les femmes qu’elle voit.

« 3, 2, 1, se détendre »… Je m’endors bercée par la jolie voix du CD en pensant, que, décidément, le monde est tout petit…

PS: Les filles ça vous dit qu'on fasse une petite comparaison de nos traitements? (Histoire de voir si nos gynécologues nous donnent à toutes la même chose... On va peut être avoir des surprises...) Donc moi pour une FIV:
- 1 ampoule de DECAPEPTYL pendant 2 semaines
- contrôles sang et échographies
- puis 1/2 ampoule de DECAPEPTYL et du PUREGON (mais je sais pas encore la dose)
- ensuite de l OVITRELLE 250 et un cachet de GYNO PEVARYL 
- le tout saupoudré d acide folique et de progestérone...

Chapitre 85 - Le syndrome Zavatta

Parfois sous l'effet du stress on a des comportements étranges et incontrôlables

Mon frère, par exemple, devient un peu agressif. Il y a quelques années,  avant d'entrer dans la salle d'opération suite à une chute de cheval, il jetait des regards noirs et orageux à tout le monde. Flippant. Aucune infirmière n'osait lui parler. Mais personne ne lui en voulait .Chacun gère comme il peut les moments difficiles.

Mon chéri lui reste calme. Imperturbable. C'en est insupportable tellement rien ne semble lui provoquer d'angoisse. Il est à la limite de l'inconscience aggravée!

J'ai une copine qui, elle, pleure tout le temps. Les émotions la submergent en cas de tension. Elle pleure comme un bébé avec des petits hoquets. Elle a honte mais ne peut pas se maitriser. Encombrant...

Moi c'est exactement l'inverse. En situation de crise, très souvent, je rigole. Je suis perturbée et angoissée du coup je fais des blagues idiotes. Je suis bien sûr consciente que j'en fais trop et que je dois me taire mais je ne peux pas. C'est le seul moyen trouvé par mon cerveau pour gérer la tension. Je me souviens que déjà, pour  l'oral du bac j'étais tellement anxieuse qu'en entrant dans la salle, j'avais demandé à l'examinateur s'il voulait un peu d'argent pour me donner une bonne note. Une blague que le vieux professeur sévère n'avait pas du tout compris...

Mon premier rendez vous avec l’infirmière ne fait pas exception. Il tempête à Bobigny. La nuit est tombée et je résiste comme je peux devant l’assaut des bourrasques qui tentent de me renverser. Quand la porte du petit cabinet médical s'ouvre, j'ai les cheveux en bataille. Je finis de décongeler au fur et à mesure que le stress monte en voyant la seringue se remplir de liquide. Premier jour de piqure pour la FIV 2. J'en ai pour 3 semaines donc j'ai plutôt intérêt à sympathiser avec l’infirmière.

Je déteste les piqures. Pas que ce soit particulièrement douloureux. Non. Mais ça m'angoisse. Cette aiguille froide qui rentre dans mon ventre...

Du coup mon système de défense à la Zavatta se met immédiatement en route et je commence à faire des blagues. Mais des trucs nuls. Je lui demande, par exemple, si c'est bien des hormones dans la seringue et pas du cyanure. Puis je ris comme une zinzin. Elle sourit mais bien sur ne rigole pas. Elle doit me prendre pour une hystérique! Tais toi Marie, Tais toi... Pour détendre l'atmosphère l'infirmière me raconte qu'une de ces patientes en FIV fait de l'acuponcture. Ni une ni deux j'enchaine par une blague affligeante que j'ai entendu à la radio :"Il doit y avoir quelque chose de vrai dans l'acupuncture... On n'a jamais vu un hérisson malade ! " Elle esquisse un mouvement de lèvre tout en jetant à la poubelle la seringue. Non mais je vais pas arrêter mes âneries? En y repensant j'ai envie de me cacher sous le bureau...

Heureusement l’infirmière a l'air bienveillant. En partant elle me serre la main. Sa poignée est ferme et réconfortante et elle me lance un joyeux: "A demain et attention, pas de blague vous revenez!"

Aie.. Elle a repéré mon syndrome Zavatta vous pensez? Mais et vous les filles, comment vous réagissez en période de stress?

Chapitre 84 : On the radio!

J'ai les seins écrasés contre la parois froide et grise. Au toucher ça ressemble à du métal mais j'ai comme un doute. En montant sur la machine, à moitié nue, j'ai tout de suite eu envie de sortir une lingette désinfectante pour tout nettoyer. Mais je n'ai pas osé.

"Collez-vous plus à l'appareil s'il vous plait"

La voix autoritaire du type à la blouse commence à me courir sur le haricot. Non mais il veut quoi l'obsédé en voix-off? 

"Les épaules aussi jolie demoiselle, les épaules plus collées!"

Il se moque de moi? Et je la mets où ma tête vieux satire?? Tout en m’exécutant l'air docile je le maudis intérieurement. Quand je pense que nous n'en sommes qu'au tout début...

Le matin j'avais bien pris soin de revoir la liste. Nous avons déjà les extraits de naissances, les casiers judiciaires, les justificatifs de ressource et de propriété. Ne reste plus que la visite médicale et l’acte de mariage pour envoyer un premier dossier complet à la maison des adoptions. Première étape de la demande d'agrément. Ce n’est pas rien !

Pour le mariage les choses se sont vite organisées. Nous avons prévenus une poignée d'intimes, tous contents d'apprendre la nouvelle. Fin février nous passerons à la mairie et s'en suivra un repas dans un petit restaurant du 20e que nous adorons. Pas de robes choucroute ni de dragées sur les tables. Justes quelques amis que nous aimons. Ça nous ressemble et nous sommes très contents d'avoir une occasion pour tous les réunir. 

Il ne nous reste donc plus que la visite médicale...

Au téléphone la voix sans âge du seul médecin agrée pour la procédure nous a informé qu'avant même de la rencontrer il nous fallait être à jour de nos vaccins et passer une radio des poumons. En raccrochant nous nous sommes marrés parce que nos derniers vaccins doivent remonter à nos 12 ans! Obligés de refaire les basiques et les rappels... Sympa! Comme si je n'avais pas assez de piqures programmées en ce mois de décembre. Le protocole pour la FIV 2 commence dans 3 jours. Ça promet d'être folklo...

"Elle va arrêter de bouger ou pas?" 

Non mais c'est à moi qu'il parle? Je n'ose pas lui crier dessus parce que c'est vrai que je me dandine, frigorifiée par la plaque glaciale de la radio.

En me rhabillant dans la minuscule salle sans fenêtre j'entends distinctement le vieux monsieur d'à côté. Les cloisons ne sont pas du tout isolées. Pas certaine que ça soit très bon pour le secret médical. Il raconte sa vie à un médecin stoïque qui lui demande par intermittence d'arrêter de respirer pour parvenir à bien enfoncer la sonde rectal. Berk!

Les filles, je sens que cette nouvelle année 2012 nous réserve (à toutes!) bien des surprises...

Chapitre 83 : Surréalisme

18h devant le centre Pompidou. Ma collègue m'attend déjà les joues rougies par le vent. Pour nous détendre et papoter, nous avons opté pour le musée national d'art moderne de Paris. Dehors il fait froid et nous sommes bien contentes de pénétrer le bâtiment. L'intérieur est beau et immense.
A l'accueil on nous propose de visiter l'atelier de Brancusi ou une rétrospective sur Munch. Mais pour 8 euros nous n'avons le droit qu'à l'exposition permanente. Des escalators sous bulles transparentes nous emmènent au dernier étage. La pluie frappe en cadence le plastique qui nous entoure et le jour a presque disparu. Il a raison Bohringer, c'est beau une ville la nuit.

Une grande toile d'un bleu de Klein nous accueille. Les allées sont très larges et le plafond recouvert de tuyaux. Nous plaisantons sur notre journée en jetant des coups d’œil amusés aux tableaux qui nous entourent.

"Tu m'as entendu là Marie?"

Happé par un Braque étrange je n'écoute plus vraiment. Sous mes yeux s'étalent des formes géométriques. Un  as de trèfle et une grappe de raisin. Je suis dubitative. Du cubisme. Compotier et cartes. Rien que le nom du tableau me fait marrer. Comment le type a bien pu penser à peindre ça?

"Je te disais donc que je suis enceinte. Je suis dans mon 3e mois."

Sortie immédiate de ma rêverie. Embrassade. Félicitation de rigueur. Joie partagée. C'est son 5e enfants donc elle connaît la chanson mais elle est heureuse et du coup moi avec elle. Je préfère ne pas penser au Calimero qui, dans ma tête, se demande pourquoi il n'y a pas une répartition équitable des bébés sur cette terre et je reste souriante et stoïque.

"Tu sais on a fait l'amour tous les jours pendant un mois complet pour se donner plus de chance. A 41 ans on avait peur que ça ne marche pas. Tu devrais faire pareil".

AIE... Ah non là si elle commence à me donner des conseils ça ne va pas le faire...

Je ne réponds pas. Le silence est mon salut. Je l'emporte malgré elle vers une allée pleine de Kandinsky. Je plonge dans une petite merveille jaune et rose pour ne plus entendre ma collègue. Mais elle enchaîne. infatigable.

"Et puis après l'amour on m'a dit de bien rester allongé pendant 10 minutes sur le dos, tu le fais ça?"

Silence. Je dois garder le silence pour ne pas risquer de l'emplafonner avec un Miro à un million d'euros. Sourire de façade.

"Non vraiment Marie, si tu t'y mets sereinement et que tu fais le poirier après l'amour il y a pas de raison que ça ne marche pas!"

C'en est trop. Je vais lui péter la gueule. Heureusement je me prends les pieds dans un épais tapis orange qui tombe du plafond. L'agent de surveillance de la pièce me fait les gros yeux et ne semble pas aimé que je marche sur une des œuvres phares du musée.

"Non mais quel est le con qui a suspendu ce truc ici?!"

Finalement l'agent de surveillance s'est levé et nous a montré la sortie avec sévérité. Timing parfait. J'ai pu me débarrasser de ma collègue devant la bouche fumante du métro. Sauvée par mon inculture! En racontant ma visite surréaliste au musée mon chéri se marre et me dit que finalement elle n'a pas tord, on devrait faire l'amour tous les jours...

Mouhai... Il n'oserait pas se servir de mon histoire comme d'un prétexte lubrique quand même?

L'émission télé de la semaine: Complément d'enquête

Complément d'enquête sur l'infertilité masculine... Je m'installe devant l'ordinateur pour visionner le documentaire de France 2. En ce dimanche pluvieux l'idée de rester bien au chaud me convient parfaitement.

La voix off est un peu racoleuse.
J'entends des statistiques dont l’ampleur m’effraie et me rassure un peu en même temps (nous ne sommes pas les seuls dans cette galère...) :
- 6 couples sur 10 connaissent des troubles de la fertilité... Énorme!
- La moitié est due à une infertilité masculine. Comme pour mon chéri et moi.
En moyenne il faut 4 ans de tentatives de FIV pour avoir un enfant... L'angoisse... C'est super long...
Le documentaire suit une petite famille en exemple.
Un couple qui a connu 4 FIV a donné naissance à un petit Jules.
Ils reviennent dans l’hôpital pour présenter leur rejeton à l'équipe médicale à l'origine des protocoles. C'est émouvant... Je nous imagine, avec mon chéri, présenter notre bébé aux biologistes de Bichât... Mais pas le temps de m'apitoyer, le commentaire à repris.

L'asténozoospermie (A savoir des gamètes contenues dans le sperme qui ne sont ni assez nombreuses ni très bien formées) est le cas le plus rencontré. Le journaliste explique que l'homme, dans cette épreuve de la PMA, est souvent atteint dans sa virilité. Il existe même des thérapies façon alcooliques anonymes. Des groupes de paroles où les hommes peuvent se livrer sans pudeur. J'en parlerai à Sofiane mais je crois qu'il préférerait changer la litière des chats tout seul pendant un an plutôt que d'aller papoter avec des inconnus...

Le reportage nous présente Cédric, 30 ans Déjà 2 FIV sans succès. Le type pleure devant la caméra et dit qu'il ne comprend pas pourquoi ça lui arrive à lui. Il se demande comment donner du sens à sa vie sans enfant... Exactement les mêmes questionnements que nous les filles! Je suis triste pour lui (même si j'ai aussi un peu envie de le secouer pour qu'il arrête de se lamenter!) Je me surprend à penser qu'il devrait venir papoter avec nous pour trouver du réconfort et de la force...

On passe à un couple qui a réussi sa seconde FIV. La voix off demande, curieuse:
"Ce bonheur d'avoir un enfant vous a-t-il couté cher ?"
Et l'heureux jeune papa de répondre:
"Non un enfant n'a pas de prix, nous referions la même chose pour connaitre cette joie, même si nos 5 années de combat ont été très douloureuses"... La voix du nouveau papa tremble un peu. Toutes les blessures ne sont pas encore effacées...

La dernière partie du reportage tente de chercher les causes de cette infertilité masculine croissante. Là ça devient carrément flippant! La prise de paracétamol (et aspirine, et ibuprofène) pendant la grossesse serait une des causes. Les phtalates contenues dans divers emballages plastiques (comme les bouteilles d'eau!!) sont également sur la sellette. 

Depuis 50 ans les cas d'infertilité ne cessent d'augmenter. Un pays est particulièrement touché: 40% des hommes Danois ont des malformations des spermatozoïdes. Pourquoi le Danemark plus qu'ailleurs? Mystère... Mais dans le doute je vais arrêter d'acheter des yaourts Fjord et du saumon scandinave! Aie IKEA ce n’est pas danois par hasard? Merde! On est entouré de meubles en kit IKEA!! C'est peut être ça le problème! (Note personnelle: Penser à me faire offrir des meubles habitat pour noël)

En éteignant l'ordinateur je me dis qu'on va devenir de moins en moins marginales dans notre combat pour avoir un bébé. Je me demande aussi combien de temps je mettrai pour traduire le blog rose bonbon en danois?

Chapitre 82: Le mail

"Merci pour tout et bonne continuation."

J’hésite un peu sur la fin du mail. Ne devrais je pas plutôt écrire "A bientôt"? Bon arrêtons le délire. Ce n'est rien qu'un tout petit mail pour mon ancien gynécologue de Bichât, le docteur O.
J'appuie donc, décidé, sur la touche envoyer.

En gros j'ai écris que j'avais rencontré le Docteur F. (sa remplaçante) Que je débutais ma FIV 2 dans quelques jours. Que j'avais entamé l'écriture du blog rose bonbon cet été et qu'un livre allait paraître dans 15 jours. Qu'il pourrait y lire mon parcours et les témoignages des lectrices du blog. Que bien sûr, puisqu’il m'avait suivi pour ma FIV 1, il était parfois question de lui...

Quand j'informe mon chéri que j'ai envoyé un mail au Docteur O. pour qu'il lise le livre, il se marre carrément au téléphone. Sympa.

"Mais tu attends quoi au juste de lui? Tu crois qu'il va te faire gagner le Pulitzer?"

Non mais il se fiche de moi ou je rêve??? Je raccroche le combiné d'un coup sec pour lui signifier ma colère. N'importe quoi! Et puis le Pulitzer c'est pour les journalistes! Enfin je crois... Qu'est ce qu'il peut m'enquiquiner quand il se moque de moi! PFFfffffffffff

Et puis c'est quoi cette question? Qu'est ce que j'attends? Je n'en sais rien moi, j'attends rien!

J'ouvre un dossier pour me changer les idées mais je ne peux m'empêcher de repenser à notre conversation. Pourquoi avais je envie de faire lire le livre à mon ancien gynécologue?

 Je n'ai pas vraiment de réponse. C'est peut être parce que j'avais parfois l'impression qu'il ne comprenait pas ce que je vivais. Pour lui l'enchaînement de tous ces protocoles ne sont que des actes médicaux. Pas certaine que les toubibs perçoivent tous les questionnements ou toutes les difficultés que nous vivons... Je souris en repensant au nombre de fois ou des gynécologues m'ont répété "Mais il ne faut pas y penser Madame"...  J'avais toujours envie de repondre: "C'est une blague ou quoi?"

Enfin bref de toute façon c'est trop tard le courriel est envoyé. En plus si ça se trouve il ne lit pas ces mails...

Et puis à 20h, un peu avant le dîner, voilà ce que je reçois dans ma boite éléctronique:

"Bonjour,
j'ouvre ma boite et je découvre votre mail...
je vais lire votre livre, c'est toujours bien pour nous médecin de comprendre le parcours de nos patientes.
le Dr F. est très sympa.
je crois fortement en vos chances pour votre bébé. il faut vous battre jusqu'au bout.
Bonne chance et bon courage.
cordialement
Docteur O."

En lisant je suis touchée par ses encouragements. Il est chouette quand même comme docteur.  Et puis c'est en touillant mes haricots verts que le trac apparaît. Et si il trouvait le livre rose bonbon super nul? Si en lisant il se disait que j'étais vraiment une grande malade et qu'il était content de ne plus m'avoir comme patiente! Comment ne pas passer pour une barjo impudique qui raconte sa vie? Ou pire si il appelait le docteur F. pour lui dire que j'étais bonne à enfermer?

Mais pourquoi je lui ai envoyé ce mail!! Ça c'est la faute de Sofiane qui ne m'en a pas empêché!!! Pourtant il sait bien que je fais tout le temps des bêtises! Décidément on ne peut jamais compter sur les garçons!! Attends un peu que tu rentres pour le dîner et tu vas voir comment je vais te les servir tes harictos verts!!

(Comment ça je suis de mauvaise foi?)

Chapitre 81 - Un repas entre collègues

La petite salle du restaurant est bondée. Une grande table a été réservée pour nous. J’arrive la première. Je m’enfonce dans la mousse sans âge de la banquette. Nous sommes une 15e de collègues. L’ambiance est bonne et le jus d’orange coule à flot.

Le sujet des enfants ne se fait pas attendre. Elles sont toutes mamans. Aucune exception. Sauf moi, bien sur. J’aspire ma boisson en regardant ma paille et je croise les doigts pour passer inaperçu. On compare les âges. Les grands se font difficiles et les petits ne dorment pas. Chacune se délecte en histoire de maternité. J'arrête parfois de respirer quand je sens venir la question à un million "et toi Marie, tu les fais quand les enfants?" mais je suis heureuse de constater qu'elle ne vient pas. Sauvée! Entre mes doigts je façonne une sculpture en mie de pain. J'observe du coin de l’œil le couple à la table d’à côté. Ils se bécotent entre les tranches de leurs lasagnes. Elle est enceinte. Je suis cernée!

La plus part du temps je participe à ces discussions sur les enfants. Je m’intéresse. Mais pas aujourd’hui. Je  préfère me concentrer sur le couscous odorant que vient de m’apporter le serveur.

Nathalie, une petite brune à ma droite raconte sa vie. Elle a été adoptée. Aujourd'hui tout s'est apaisé mais elle explique, entre deux bouchés fumantes, que longtemps le conflit avec les parents a été intense. Pas facile de vivre dans cette nouvelle famille. Elle est arrivée à 6 ans. De nouveaux codes à apprendre. Trop de bouleversements pour une petite fille. J'ai envie de lui poser 1000 questions sur l'adoption mais je n'ose pas. Pas envie d'expliquer pourquoi le sujet m'intéresse tant.

La conversation à ma gauche est plus enjouée et moins sérieuse. Une blondinette aux traits tirés a aimé le film avec Omar Sy et Cluzet, Intouchable, et le fait savoir. Elle a les yeux qui pleurent à cause de la harissa trop piquante et je me marre en l'observant boire des litres d'eau pour tenter d'éteindre le feu.

L'heure est vite passée et je me lève pour payer ma part avant de repartir au bureau. En mettant mon manteau j’entends au loin une voix fluette qui commente le repas: "C'est vraiment n'importe quoi l'adoption, la preuve t'as vu elle en a bavé la Nathalie! C'est peut être pour ça qu'elle est si bizarre!"

Il est clair qu'il est souvent préférable de ne pas trop se confier. Je m'étais déjà posé la question de savoir si je devais parler du blog rose bonbon et de mes envies de bébé à mes collègues... Les circonstances ont parlés pour moi... NE JAMAIS RACONTER SA VIE A SES COLLEGUES! Sauf à ceux en qui on a vraiment confiance... Mais ils sont rares... Enfin c'est mon avis... Je ne suis peut être qu'une vieille chose aigrie qui n'a confiance en personne... Ce n'est pas exclu... Mais vous les filles, vous en parlez à vos collègues?

Chapitre 80: Le petit Nicolas

Vendredi soir devant la télé. Nous mâchouillons notre dinde à la moutarde tout en zappant. Les programmes défilent sans que rien ne nous intéresse vraiment. la soirée s'étale avec langueur.  La semaine a été bien remplie et nous nous délectons de toute cette paresse.

Nous tombons sur un vieux monsieur distingué. Il parle lentement dans sa chemise bleue. Son regard est espiègle mais son débit est extrêmement lent. Probablement les restes d'une attaque cérébrale... Le vieux nous envoute. Nous découvrons qu'il s'agit de Sempé. Le papa du petit Nicolas. Il narre d'une voix monocorde son parcours. Fantastique. Trente ans de dessins. Une carrière basée sur un graphisme simple. Des petits personnages au crayon noir. Brillant.

Il explique comment l'idée du petit Nicolas lui est venu. Son envie de dessiner sa jeunesse. Un écolier désuet flanqué d'une bande de copain. Clotaire et ses lunettes ou Alceste le glouton. Le vieux dessinateur est touchant.

Je me revois petite assise sur un coussin pour lire mes BD. J'aimais le petit Nicolas. J'aimais surtout Mafalda. Une fillette espiègle née du génie de Quino. Enfant je me délectais des historietas argentines.

Il y avait aussi Gaston la Gaffe de Franquin! Rien ne m'amusait plus que sa mouette rieuse. Mon chéri lui m'indique qu'il adorait Manara Milo un dessinateur Italien des années 80. Comme je ne connais pas je vais farfouiller sur internet et je découvre amusée qu'il s'agit de BD érotiques!

J'imagine mon chéri glisser entre deux Mafalda des BD érotiques pour éveiller le petit... Il ne va pas s'ennuyer notre loupiot!

 J'ai hâte de pouvoir faire découvrir toutes ces BD à mon enfant. Je l'imagine lire les vignettes dessinées les yeux brillants. Après quelques années il m’enverra balader en me disant que mes vieilleries sont has been et je pourrai découvrir avec amusement ce qu'aime la jeunesse du moment. C'est génial je trouve de voir grandir un petit et de l'accompagner dans ses découvertes...

Humeur du jour: A qui le tour?

"A qui le tour?

 Cette question tourne en boucle dans mon esprit...

"A qui le tour?"

 
C'est en lisant les commentaires du chapitre précédent que m'est venu ce questionnement...

Apparemment la semaine dernière, c'était le tour de Cindy. Après des années de galère elle est enceinte. On est ému. On partage sa joie. L'espoir renait en nous plus fort au fur et à mesure que son taux de HCG augmente. Son exemple nous réchauffe le cœur et nous aide à tenir dans la bataille.
Mais notre combat est âpre et la victoire filante. Pas le temps de se ressourcer trop longtemps dans la félicité de la grossesse miracle d'une de nos copinautes.

La PMA s'est pire qu'une montagne russe! A peine le temps de reprendre des forces que la nouvelle tombe et l'angoisse renaît. D'autres n'ont pas eu la même chance (k1000 et jaimepaslessorcieres, on est avec vous!). Ce n'était pas leur tour. Et pas le mien non plus d'ailleurs! (Les anglais viennent encore une fois de débarquer! Mais quand est ce qu'ont les noie ces anglais??) D'autres encore menacent d'implosion... (Tenez le coup Elo19 et Satine!!). Non mais franchement les filles... Il y a un type la haut qui se fiche de nous, non?

Alors bien sûr ce sera pour la prochaine fois. On se soutient avec force et sincérité parce que rares sont celles qui peuvent mesurer la rudesse des coups. La fatigue de l'attente. L'injustice du résultat négatif. La peur de la ponction qui approche...

Mais je ne peux pas m'empêche de me dire qu'il y a un truc pas logique dans tout ça. Et si on avait été oublié à la grande loterie de la maternité? Juste un problème de listing mal rempli par un angelot atteint d’Alzheimer! Oui c'est surement ça... Une erreur administrative de l'au-delà... Un comble!
 
Autre hypothèse: le dieu de la PMA se fiche carrément de nous... Et si il avait volontairement effacé nos noms de la liste des prochaines? ... Le salop! Un coup de vice du tout puissant! Un boycott divin!! Non je n'ose y croire...

"YOUHOU!!!! Je suis là les gars!!! C'est moi en bas la petite nana avec la piqure d'hormone à la main! Vous me voyez? Vous allez écrire immédiatement mon nom en bas de la liste des prochaines sinon je me fâche! Et ça va barder! Attendez un peu que je monte vous rejoindre!!"

Là forcement ça perd en crédibilité parce qu’ils savent bien, là-haut, (le dieu de la PMA et la sainte Rita des infertiles) que je ne peux pas monter comme ça... Je n’ai pas le pass VIP...

N'empêche: toutes les copines, toutes les collègues, toutes les femmes du monde ont des enfants sauf nous... Je maintiens qu'il y a un truc étrange et pas très catholique là dessous...

"Qu'on apporte immédiatement un crayon au type avec l’auréole qui pionce sur son transat!!"

Allez hop hop un bébé pour NOUS AUTRE EN BAS! Vous pouvez trouver les noms sur le blog rose bonbon!!

Chapitre 79: "Je ne suis pas Maddof!"

La vie est parfois incroyable. Une journée toute calme peut, en un instant, vous emporter dans la folie et vous faire vivre une scène digne d'un vieux Nanni Moretti...

16h30 devant le cinéma de la place Gambetta. Les spectateurs installés dans la file d'attente du film sont souriants. Amusée,  j’observe un nain qui me salue alors que je ne le connais pas. Peut-être me confond-il avec une de ses amies? 

Nous entrons dans la salle de projection. Je suis parvenue, après mille ruses à trainer mon chéri pour voir le dernier volet de Twilight. La négociation a duré toute la semaine et le deal fut ardu! Il va falloir donner de ma personne mais une fois assise devant le beau Edouard tout est oublié. Le couple à l'écran est amoureux et je peux savourer avec délectation ma régression cinématographique.
L’histoire est agréable mais je tique un peu en découvrant que la jolie héroïne fait l’amour une unique fois et tombe immédiatement enceinte. Mais bon, passons…

La journée s'achève avec langueur en même temps que la dernière note du générique. Nous quittons le cinéma. Moi repue de tout ce mélo adolescent que j'adore et ma moitié vidée par trop de niaiserie. C’est vraiment nul un garçon!

Le ciel s'assombrit doucement et nous nous frayons un chemin dans la rue bondée pour rejoindre l'arrêt de bus. Et là tout commence. D'un coup. Sans crier gare.

Sofiane qui était, jusqu’à présent resté silencieux entame un  monologue sans fin sur un point insignifiant du film.
-"Comment le héros vampire, fait-il pour faire l'amour. Si c'est un vampire il n'a pas de sang et pas de sang pas d’érection ! Ils ne savent pas ça à Hollywood?"
La première fois que j'entends sa réflexion j'avoue que je me marre franchement. La seconde fois je tente de lui expliquer que rien n’est logique dans ce film ou on voit des loups garous et des vampires. Il faut  se laisser happer par l’histoire sans réfléchir.
Mais rien ne le fait changer de conversation. Il est en boucle !
10 minutes que mon amoureux radote. Je n’en peux plus. J’ai envie de le frapper à grand coup de sac Lancel. Mais pas le temps. Le nain du cinéma est de nouveau devant moi et me fixe en souriant! Flippant. Nous sommes poursuivis par un petit homme au sourire inquiétant! Pas le temps de paniquer, des cris retentissent. Une femme en pull rouge assise sur un banc hurle. Elle s’égosille en invectivant la foule. Le regard dans le vide. La folie.
"Je ne suis pas Madoff moi, qu’on me laisse tranquille!"
Le nain me fixe toujours sans jamais se défaire de son sourire de sadique. Sofiane qui ne voit rien de ce qui l’entoure me dit que si c’est pour l’emmener voir des films sans queue ni tête où les hommes bandent à tout va sans afflux sanguin autant ne plus aller au cinéma. La vieille folle en rouge hurle de plus belle.  Là vraiment je me demande si la scène n’est pas filmée. Ubuesque!

Le bus arrive. Tout le monde s’agglutine. Ça joue des coudes. Une fillette métisse se faufile. La maman débordée lui demande de rester près d’elle. La petite s’excite. Pas toujours facile d’être maman. Un vieux monsieur intervient :
"Elle peut pas s’occuper de sa merdeuse!"
Les bras m’en tombent. Il enchaîne
"Mais elle se croit dans son village!"
Une seconde de silence avant l’explosion... Je retiens ma respiration en prévision de la suite.
Bingo! Sofiane qui a entendu le vieux raciste le traite de con et le menace d'une baffe. Je regarde gênée à ma droite. C’est le nain de tout à l’heure qui est assis et m’observe. Terrorisant! A ma gauche, s’est installée la folle. Elle regarde dans le vide en se balançant d’avant en arrière. Ravivée par l’ambiance agitée du bus elle entame "vous les femmes, vous le charme ..." de J. Iglésias. Elle hurle les paroles en prenant l’accent ibérique. La scène est tellement surréaliste que je suis figée! Dans le rétroviseur je vois le chauffeur de bus qui se marre. Non mais les filles on est vraiment entouré de tarés!!

Maintenant que je suis confortablement installé devant mon PC je souris en repensant à ce trajet de bus! J'en conclus donc deux choses:
- Ne jamais forcer son chéri à aller voir un film de nanas (surtout quand les vampires bandent et les jeunettes tombent enceintes au premier câlin)
- Ne jamais critiquer les mères débordées par leurs petits qui courent partout dans les bus parce que, même si elles sont mamans (elles!!) leurs vies ne sont pas toujours faciles...

Chapitre 78: De l'espoir!

Les filles,

Je reçois aujourd'hui un magnifique mail d'une guest star de ce blog
J'en fais un chapitre
Parce que c est ça notre espoir!
Si ça marche pour certaines d entre nous
C'est qu on peut y arriver!
Toutes nos crampes 
A force d'avoir le bras levé
Ça n'aura pas servi à rien!!!

Nous avons enfin notre 7e ++++ du blog!!
7 grossesses en 4 mois de blog ça nous fait une capacité procréatrice et après calcul savant de mon chéri - qui est nul en maths ça va sans dire - donc un potentiel reproducteur de environ 2 grossesses par mois de vie du blog! Donc soyons fous et puisque nous sommes une 40aine de lectrices disons que, à la louche, on sera toutes enceintes dans 4 mois!!! Non? Vous ne trouvez pas le même chiffre? Pfffff, faisons confiance au pouvoir exponentiel du blog rose bonbon... :-)

"Prise de sang faite lundi taux à 124.6, prise de sang faite mercredi taux à 274.6 !!
Le chu m'a donc confirmé ENFIN MA GROSSESSE et donc ma 1ere écho est prévue le 13 décembre.
Je suis super heureuse mais encore un peu sous la choc de la nouvelle et je n'arrive pas à réaliser !!!!
merciiiiiiiiiiiii encore du soutien même dans l'ombre !!!
cindy

en recap et en chiffre ça me fait :
* 2129 jours d'attente en parcours PMA et donc sous traitement
* 6 ponctions
* 1 opération des ovaires
* 14 embryons transférés
* 1 fausse couche à 3 semaines (taux faible dès le départ)
* et enfin un vrai positif !!!!

voilà un long et douloureux parcours qui doit donner du courage à toutes les femmes comme nous !!!
s'accrocher, y croire, se battre, et surtout être ZEN !!!"

Elo19 et Satine on vous attend sur la liste des ++++!!

La famille du jour: les Duggar...

J’étais confortablement installée dans mon salon devant une émission d’investigation de grande qualité  (100% mag. sur la six...  et on ne rigole pas !)  quand un chroniqueur entame l’histoire de la famille Duggar. C'est une famille américaine baptiste de l’Arkansas qui compte 19 enfants. La mère, Michelle, attends aujourd’hui, à 45 ans, son 20e enfants…  Décidément les Américains sont fous ! Les parents se sont mariés en 1984. Une série télévisée sur leur vie est même diffusée sur une chaîne américaine.
Je m’imagine bien avec mes 19 enfants et mes 2 patates de chats dans mon 45 m carrés… On serait heureux, serrés mais heureux…

Je serais sans doute déformée et en pleine crise de nerf, tandis que mon chéri, lui, devrait travailler 24 heures sur 24 pour acheter les steaks quotidiens… Mais au moins je serais maman!

Non mais vous vous rendez compte à quel point ils sont fertiles?! Quelle injustice quand même!! Les filles, et si ont partait vivre en Arkansas? C'est peut être un truc qu'ils mettent dans l'eau... On ne sait jamais...

Chapitre 77 : On est plus fort à deux...

Premier rendez-vous. Mardi 9h Hôpital Bichât. Une grande femme brune en blouse blanche me tend la main. Elle est souriante. En m'asseyant sur la chaise devant son bureau je serre le ventre pour paraitre plus mince. C'est tout à fait idiot puisque c'est la première fois qu’elle me voit. Elle est aimable. Efficace. Elle regarde le dossier avec empressement. Me demande mon poids comme un détail et note ma réponse sur son ordinateur sans faire de commentaire. Elle enchaine en m'informant que si la date me convient, la seconde FIV est programmée pour 2012. Ponction prévue le 9 janvier. Si ça me convient? Bien sûr!! En sortant du petit bureau à la peinture défraichie je sautille de joie. Même mon chéri semble rassuré. Les premières piqures sont prévues pour le 17 décembre. Je vais devoir me piquer, telle une toxicomane, le soir de noël et du nouvel an. La joie de la PMA! Mais même ce petit inconvénient n'entame pas ma bonne humeur. Enfin une bonne nouvelle! Cette fois ci, les filles, je sens que c'est la bonne!!

Second rendez-vous. Mercredi 14h Maison des adoptions du 93. Un petit auditorium sombre compte une 30e de personnes. Installés sur des sièges en plastiques bleus nous écoutons une dame en tailleur strict présenter la procédure d'adoption. Elle est sévère mais maitrise son sujet.

La première étape est l'agrément. Un dossier à remplir, des visites médicales (alors là si on me demande de maigrir je mords!), une étude de nos ressources (aie!), 3 visites chez le psy et le même nombre de rencontre avec l'assistante sociale. Il faudra bien sûr nous marier. Au bout d'une année, environ, le dossier passera devant une commission. 85% de taux de réussite. On a de bonnes chances.

Une fois l'agrément en poche nous avons 2 options pour trouver un enfant à adopter (sachant que le piquer dans un super marché ne semble pas être légal). Je vous fais la version courte.

- 1e option: Adopter en France un pupille de l'état (pauvre chouchou c'est quoi ce nom horrible qu'on t’a donné?!) Moyenne d'attente 5 ans. Presque aucune chance d'avoir un bébé. Pour 2000 demandes de bébés dans le 93 en 2010, il y avait 25 bébés à adopter... En plus les bébés sont confiés en priorité à des couples de moins de 35 ans. Bien bien Bien... Adopter un petit loupiot entre 3 et 5 ans multiplierait nos chances de réussite. Je regarde mon chéri du coin de l’œil et je vois bien qu'il est dans le même état que moi: Désabusé! Nous avons 32 ans. Si nous déposons la demande d'agrément en 2012 on peut espérer avoir notre petit crabe pour nos 38 ans... Et pas un bébé gluant tout frais. Non non. Pour nous ce sera un petit vieux. "Mesdames et messieurs n'oubliez pas: il faut adapter votre projet à la réalité de l'adoption" nous répète pour la 10e fois notre maitre de conférence. Oui c'est bon on n’oublie pas!

- 2e option: Adopter à l'étranger. Alors là c'est un peu le parcours du combattant. Mais le combat ça nous connait. Même pas peur. Enfin si très très peur mais ne surtout pas le montrer à l'assistante sociale en charge du dossier! La procédure doit se passer par l’intermédiaire d'un organisme privé - OAA (par exemple médecin du monde) ou par l’intermédiaire un organisme public, l'agence française de l'adoption - AFA. Dans les 2 cas il y a beaucoup d'attente. Compter au minimum 4 ans pour la procédure. Par exemple, la Chine étudie en ce moment les demandes d'adoption faites en 2006 (ce n’est pas censé être rapide un chinois ?!). Les procédures sont couteuses (minimum 15 000 euros avec les billets d'avions et tout le toutim) et compliquées (il faut prendre un avocat sur place, demander un visa, obtenir des jugements, de nouveaux rencontrer des psychiatres dans le pays choisi...). Et toujours presque aucune chance d'avoir un bébé. On adopte plus facilement un petit de 3 ans.

"Mesdames et messieurs n'oubliez pas, il faut adapter votre demande à la réalité de ..."
Oui c'est bon on sait merci!

- "Mesdames et messieurs tout s'est compliqué avec la convention de la Haye" ... Apparemment il a existé une époque où les parents adoptant pouvaient se rendre directement dans le pays de leur choix pour contacter la pouponnière et partir avec un bébé sous le bras. Bon j'exagère un peu mais l'idée est là. Les démarches étaient individuelles. A l'époque pas besoin de passer par l'OAA ou l'AFA. Mais ça c'était avant. Aujourd'hui il y a des règles.

Ah le bon vieux temps où on pouvait piller des pays pauvres de leurs jeunesses! Que je suis nostalgique! Donc maintenant on doit respecter des procédures. L'adoption à l'international est fermée dans beaucoup de pays. Tout s'est compliqué pour les parents adoptant. Objectif protéger les enfants. Mince alors! On n’a vraiment pas de chance! Quel est le con qui a inventé les droits de l’enfant?!!

En sortant de l'auditorium nous ne disons rien. Silence. Un peu plus tard, assis l'un en face de l'autre à la terrasse ensoleillé d'un café, nous touillons nos breuvages sans parler. On entend les pigeons cancéreux picorer les miettes de pain tombées entre les tables. Le vent souffle entre les rayons de soleil. L’hiver approche.

Au bout de 5 bonnes minutes, Sofiane prends la parole.
-"Tu sais, même si tout ça fait peur, on peut y arriver! Si rien d'autre n'a marché d'ici là on sera bien content de l'avoir, dans 5 ans, cet enfant adopté. Un petit de 3 ans c'est très bien aussi. Et puis on aura quoi? 38 ans? Ce n’est pas si vieux! France ou étranger on verra ça plus tard. On va déjà déposer la demande d'agrément et on va y aller par étape. T’en dis quoi? Et puis on est plus fort à deux."
En parlant mon chéri s'est renversé du café sur la chemise et un filet de liquide noir coule encore le long de son menton. Peut-être est-ce à cause de toute cette maladresse, ou parce qu’il vient de dire l’exact reflet de ma pensée, mais à cet instant, assise à la terrasse déserte de ce café, je me trouve incroyablement chanceuse d'avoir rencontré cet homme...

Billet d'humeur : la flipette!

Tout petit chapitre
Ce n'est même pas un chapitre en fait
Juste une crise d'angoisse en direct
J'ai trop la flipette!!
Demain c'est le grand jour
Le jour du rendez vous avec le nouveau gynécologue de Bichât
La dernière fois ça a fini en crise de larmes
On me disait qu'il n'y aurait pas de FIV 2 si je ne perdais pas de poids
Je devais perdre 10 kilos en 1 mois et demi
Bon j'en ai perdu 4...
Enfin 3 kilos et demi
Mais ça fait 4 sur la balance quand j'arrête de respirer
Aie aie aie...
Je vais mentir un peu
Esquiver les questions sur le sujet
Au besoin je dirai que j'en ai perdu 6 des kilos
Je vais mettre ma gaine magique spéciale grandes occasions
Celle qui m’amincis
Le truc c'est qu'elle me coupe la respiration
J'ai un peu peur de m'étouffer devant le docteur!!
J'ai l'impression d'être une écolière qui va tricher à un examen
Ça me donne envie de goûter avec des choco BN comme les enfants
Pas bon du tout pour le régime
Aie aie aie...

Et puis le lendemain, mercredi, j'ai rendez vous à la maison des adoptions
Non mais qu est ce que je vais faire la bas?
Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'adopter moi
Je veux un bébé tout petit, tout frais et encore gluant
En même temps, en me forçant un peu, je veux bien d'un petit chinois (ou des îles, c'est joli ça les îles)
Mais alors un tout neuf et pas encore abimé par la vie
Un qui a les yeux encore clos et le visage recouvert de duvet
Oui c'est bien ça le duvet ça rappellera mes gènes portugais
Un bébé de 2 jours tout fraîchement pondu
Mais ça n'existe pas
J'ai tellement pas de bol
Je suis tellement le Pierre Richard (*) de la fertilité
Qu'on va me proposer, après trois ans de combat de fou, un enfant de 8 ans alcoolique
Un déjà incarcéré en centre de mineurs avec des tatouages
Un qui me demandera de la bière au petit déjeuner
Aie aie aie
Crise d'angoisse...

PS: Oui je sais ma vision de l'adoption est complètement fausse, je dis n'importe quoi, les portugais n'ont pas de gènes poilus et les BN ne font pas grossir et une gaine magique ça n'existe pas... Mais bon c'est le propre d'une crise d'angoisse ça... On n'est plus rationnel!

(*) Mais si voyons dans la chèvre!! Un film de Francis Weber de 1981 avec Gérard Depardieu et Pierre Richard qui incarne le type qui n'a jamais de bol... Mince déjà 1981.... En plus d'avoir la poisse j'ai des références de vieilles peaux!!

Chapitre 76: Le yéti

Les ronrons de mes chatons me tirent de mon rêve. Je cherche le réveil d'un œil à moitié ouvert. Les chiffres rouges affichent 9h. Il est grand temps de se lever! Je suis de bonne humeur et je ne ronchonne même pas quand l'un des deux fauves entame son petit déjeuner en mâchouillant mon orteil.
En me dirigeant vers la salle de bain je récapitule la liste des choses à faire aujourd'hui:
- Passer à la pharmacie (La vétérinaire des patates souhaite tenter l'homéopathie pour lutter contre le coryza des félins... L'idée m'amuse même si je sens bien que si elle me conseille la balnéothérapie à la prochaine visite je devrai refuser!)
- Relire et corriger un rapport que je dois envoyer lundi matin à la première heure (Plein de statistiques sur le taux de fréquentation du service, à mourir d'ennui!)
- Appeler 2 amies que j'ai un peu négligé dernièrement (Je les aime et je pense souvent à elles, mais elles viennent à peine d'accoucher. Je les ai donc laissées à leur bonheur et je me suis repliée quelques semaines... Ça me fait ça à chaque fois...)
Je brosse avec énergie mes dents en me disant que, décidément, cette liste est beaucoup trop longue! Jamais je n'aurai le temps de faire tout ça avant que mon chéri ne revienne du travail.
C'est perdue dans mes pensées que mes yeux se posent par inadvertance sur mes jambes... Je lâche ma brosse à dents d’effroi et je pousse un cri devant l'évidence: JE ME TRANSFORME EN YETI! Jamais je n'ai eu autant de poils aux jambes. Et moi qui ai rendez-vous avec le gynécologue mardi! Pas question qu'il me voit dans cet état!
Remarquez avec la longueur ils sont plutôt soyeux et doux... Et si je les laissais pousser encore un peu pour voir si ça s'arrête un jour?
Non mais je deviens barjo ou quoi? Je me crois en Allemagne au milieu des années 30? (Un jour j'avais lu que les allemandes, un peu avant la guerre, avaient lancé un mouvement de retour à la nature avec nudisme, poils aux jambes et compagnie!!) 
Je décide donc d'abandonner toute ma liste pour parer à l'urgence! L'homéopathie pour chat et le rapport attendront. Je dois faire renaitre la féminité dans ce corps! J'hésite une fraction de seconde entre la crème dépilatoire indolore (Mais qui provoque une repousse terrible à la Démisse Roussos!) ou l'épilateur électrique qui arrache les bulbes mais qui, en passant, fait un mal de chien...
C'est donc en étalant ma crème sur les jambes (A-bas la douceur!) que l'évidence me saute aux yeux: je dois absolument me reprendre! Comment ai-je pu laisser mes poils pousser à ce point-là? Au moins 2 mois que je n'ai rien débroussaillé...
Je suppose qu'avec tous ces protocoles et toutes ces piqures d'hormones, j'ai parfois la libido qui hiberne (Comme un ours... la boucle est bouclée!) ... Du coup j'ai prêté moins d'attention à ma féminité...  Je dois absolument me reprendre, tant pour mon chéri (qui d'ailleurs ne m'avais rien dit, il est peut-être un peu allemand le loupiot?) que pour moi même... Quand je pense qu'en apercevant mes jambes tout à l'heure je n'ai pas du tout pensé à mon amoureux mais à mon gynécologue... La honte quand même!

Je me demande si je suis la seule à hiberner pendant toute cette histoire de PMA? Les poils ne sont qu'un symptôme... Moi je ne m épile plus (Et c'est pas beau à voir c'est moi qui vous le dis!) mais d'autres arrêtent peut être de se laver les cheveux (berk!)? De sortir? De faire l'amour (c'est pas logique je sais!)? De manger (mon rêve!)? De voir la famille?
En tout cas il faut vraiment savoir rester vigilante pour continuer à vivre normalement pendant toute cette attente de bébé...

Chapitre 75 - La nature humaine...

13h dans la cafétéria du service. 10 Collègues disons entre 28 et 58 ans sont présents. Seulement 3 hommes au décompte, décidément nous avons un métier qui attire peu ces messieurs... La pièce est petite et le chauffage est poussé au maximum. On se liquéfie sous les pull-overs. Les murs sont couleur prune et un grand tableau en tissus sénégalais orne joliment la maçonnerie. Les odeurs de mandarines s'entremêlent à celles de reblochon. On parle fort en versant les premières lichettes de café corsé. Enfin bref, tous les ingrédients sont là pour élever le débat autour de mon traditionnel taboulet au poulet du mercredi midi.

Les conversations ne sont pas unies et une joyeuse cacophonie règne dans les lieux quand une voix à ma droite s'élève:

- "Dis donc vous avez vu à la télé hier soir: le bébé mort d'une SDF dans le 9e arrondissement qui a accouché dans la rue?"

Tout le monde se tait et attend la suite.

- "Le couple avait déjà eu un premier enfant placé et il semble que la maman voulait volontairement accoucher dans la rue pour ne pas risquer un autre placement..."

Chacun avale sa bouchée en opinant du chef devant l'horrible histoire. La conscience collective se renforce autour du drame. Pauvre bébé.

Moi je sens déjà venir la suite

- "On devrait leur interdire de faire des enfants à ces gens là !"

Bingo ! Je manque de m'étrangler avec mon grain de taboulet à la menthe. Mais elle enchaîne avant que j'ai pu finir mon verre d eau salvateur.

- "Moi j'ai eu du mal à avoir mon premier, j'ai eu 2 inséminations artificielles avant d'y arriver. Et quand je vois le parcours du combattant que j'ai eu ça me fait mal au cœur qu'on laisse ces femmes avoir des enfants alors qu'elles n'ont pas les moyens de les élever !"

Le ton est aigri. Je n'en reviens pas de tout le méli-mélo qu'il y a dans la petite tête brune à cheveux lisse de ma collègue. Quel peut bien être le rapport entre ces propres difficultés à procréer et la situation de cette pauvre femme SDF qui vient de vivre un drame ?

Bien sûr élever un enfant dans la rue n'est pas un environnement sain. Mais alors il faut aider ces gens à sortir de la rue Elle croit quoi la chevelu: que la maman vivait volontairement sous une tente par amour du camping ?
Et puis elle veut dire quoi par "on devrait leur interdire de faire des enfants" ?

Elle ne veut quand même pas qu'on les stérilise non plus?

Allez hop hop organisons des rapts de femmes SDF pour campagne de ligature des trompes massives! Ou mieux enlevons les enfants à la naissance pour directement les vendre sur le marché du bébé international. Qui cherche preneur peut, pour 10 000 euros, acheter un bébé piqué à une SDF!

La scène atroce me fait glousser.  Je me cache derrière mon yaourt pour me marrer parce que je trouve ça trop horrible d'oser rire de ça. Et puis j'ai peur que la collègue interprète mal mon hilarité et imagine que je suis d'accord avec elle

En retournant dans mon bureau je pense encore à ma collègue et à ses réflexions sordides. Elle a du drôlement morfler avec son désir de bébé pour devenir tellement dur

J'ouvre la porte et je me dis que, décidément, le combat pour avoir un bébé peut laisser des traces même quand, finalement on est devenu maman…

Ou alors ça n'a rien à voir et elle est juste méchante... Mais je préfère ne pas y songer et croire encore un peu en la nature humaine...

Le don d'ovocyte...

Les filles,

En ouvrant mes mails ce matin voici ce que je découvre:

"Je tente d'écrire un article sur l'infertilité et le recours au don d'ovocytes.
J'aime beaucoup le ton de votre blog, et vous avez l'air d'être entouré d'une "communauté" de femmes qui pourraient, elles aussi, m'éclairer sur la question en témoignant.
A très vite j'espère.
Laure M.

lmentzel@gmail.com
"

J'appelle donc cette fameuse Laure pour en savoir plus. Une voix féminine m'explique qu'elle cherche à rencontrer des couples pour échanger sur le sujet du don d'ovocyte. Elle semble sympathique et commence tout juste son enquête. J'avoue qu'elle n'a pas l'air de s'y connaitre beaucoup en infertilité, mais elle semble vraiment intéressée par son sujet. Elle cherche à comprendre le pourquoi du choix du don d'ovocyte, comment se vit la gestion de l'attente...
Avec mon chéri nous ne sommes pas dans ce protocole. Je ne suis donc pas l'interlocutrice qu'il lui faut.
Je vous relaye avec plaisir l'information au cas où certaines d'entre vous pensent à cette option. N'hésitez pas à la contacter si vous souhaitez échanger avec elle. Son article étant prévu pour la presse écrite, cela me semble beaucoup plus simple à gérer qu'un témoignage visuel... Et tenez nous au courant si vous participez qu'on achète le journal quand ça paraitra!!

Chapitre 74 - Nostalgie

Je place le DVD gravé dans l'ordinateur et déjà je suis impatiente que le générique commence. Un petit garçon rondouillard et espiègle, aux cheveux bleus, marche face à l'écran au son de la musique. Les paroles commencent et je ne peux m'empêcher de chanter devant l'écran: "Oh Lucile embrasse-moi. On a passé l'âge. Des enfantillages. Lucile embrasse moiiiiiiii."

La nostalgie est immédiate. "Lucile, amour et rock'n roll" était un de mes dessins animés préférés! Je pense aussi que c'était un des meilleurs ! (bon j'avoue je ne suis pas objective !) Manga japonais de 42 épisodes diffusés pour la première fois en 1988 sur la cinq dans l'émission "Youpi! L’école est finie" et repris plus tard par "le club Dorothée". 


J'avais à peine 9 ans et je connaissais mes premiers émois amoureux avec le beau Mathias le chanteur du groupe les "Bee Hive". Lui semblait ne pas me connaitre (j'étais pourtant devant l'écran chaque jour, l'ingrat !) et n'avait d'yeux que pour Lucile. Son cœur à elle balançait entre Tristan le pianiste chevelu du groupe et le chanteur. 

Lucile, une petite brune, s'occupait avec amour du petit frère de Mathias, Benjamin toujours accompagné de Roméo (son chat boulimique et misogyne) qui se goinfrait sans arrêt de crêpes aux œufs.

C'était vraiment marrant comme dessin animé. Tendre, plein d’intrigues amoureuses, et bourré d'humour avec le chat et le petit frère qui rêvait de marier Mathias à Lucile. Pas de violence. Des musiques aux paroles géniales (un peu mièvre peut être... bon d'accord j'avoue...Pfffff) 

J'avais récupéré les DVD la veille pendant un  repas enjoué avec une amie. Elle était également fan et me les prêtait pour quelques jours. 

En regardant le premier épisode je me revois petite devant mon dessin animé à rêver d'un premier baiser avec le chanteur d'un groupe de rock nippon. Pas du tout naïve la fille!

Je ne suis pas tellement attaché au passé d'habitude. Je regarde plutôt devant et je n'aime pas rêvasser sur une enfance révolue. Mais là décidément je me sens mélancolique. A l'époque je rentrais en courant de l'école et j'allumais la télé pour visionner mon dessin animé. Je lançais mon cartable dans le salon et je m'installais confortablement dans le canapé en tissu vieilli. Je pensais vraiment, en regardant mes héros animés, que tout était possible. Qu'il suffisait de croire en quelque chose pour que ça arrive. Je pensais que je grandirai et que, comme pour mes héros, je me marierai et j'aurais beaucoup d'enfants. Ne dit on pas qu'on formate les rêves des petites filles?

Petite je ne voyais que le bonheur à venir et jamais les combats qu'il allait falloir mener. Jamais les princesses de notre enfance n'avaient un utérus ante-versé, 10 kilos à perdre et un prince charmant aux spermatozoïdes un peu flapis! Ah ça non jamais!

Je me replonge avec délectation dans mon visionnage régressif  en pensant que , décidément, il faut profiter de chaque instant dans la vie, parce qu'on ne sait jamais si nos rêves deviendront réalité...

Chapitre 73 - Libido

Tout petit chapitre avant un week end de 4 jours pour vous donner des nouvelles.

Emballé c'est pesé, le manuscrit définitif est envoyé à la maison d'édition. Je peux reprendre le cours du blog rose bonbon!

Je suis donc de bonne humeur en déambulant sur Internet quand je tombe sur une étude IFOP sur la relation entre la libido et le régime. En gros il est dit que les femmes au régime sont moins désireuse de fricoter sous la couette.

Il ne manquait plus que ça!

Il est dit que

"La société Atkins a mené une étude en Angleterre pour mieux appréhender le comportement des femmes vis à vis des régimes amincissants. 1790 britanniques sondées plus tard, le résultat est ahurissant : 37,5% des femmes interrogées avouent penser plus souvent à la nourriture qu’à leur partenaire quand elles pratiquent un régime. Une majorité d’entre elles prétend que le régime les captive davantage que la possibilité d’avoir des rapports sexuels. Cerise sur le gâteau, 10% de ces femmes vont même jusqu’à confesser qu’elles se sentiraient plus coupables en faisant une entorse à leur régime qu’en trompant leur partenaire».

Déjà que la PMA est un des plus sur moyen de tuer toute libido. Si en plus le régime s'y met...

Conclusion ce week-end, les filles, mangeons et faisons l'amour! Sauvons quelques spermatozoïdes que la science n'aura pas!

Et moi et moi et moi!!!!

Ma photo
Bonjour à tous, j'ai 32 ans, cela fait déjà 6 ans que je mène mon combat contre l'infertilité. De visites chez des docteurs plus ou moins compétents en courbes de températures... D'examens ubuesques et d'inséminations en fécondation in vitro... Nous sommes déjà le 26/07/11 et toujours pas de bébé... je crée aujourd'hui ce blog pour vous raconter mon histoire, pour partager avec ceux que cela intéresse mon expérience, entre rire et déprime, dans l'espoir de pouvoir fonder une petite communauté de soutien autour de ce sujet difficile qu'est l'infertilité... N’hésitez pas à partager avec moi vos expériences et puis c'est sûr un jour on y arrivera!!!